, Rugby – Nations Cup : le contresens de l’histoire

Rugby – Nations Cup : le contresens de l’histoire

World Rugby a déjà le regard tourné vers l’avenir. En attendant la finale de la Coupe du monde 2023, qui opposera la Nouvelle-Zélande à l’Afrique du Sud samedi soir, l’instance a entériné, via un vote effectué ce mardi à Roland-Garros, la naissance prochaine de la Nations Cup. Celle-ci verra le jour dans trois ans, à l’automne 2026, et elle aura lieu tous les deux ans. Son intégration dans un calendrier copieusement chargé a suscité quelques réticences, notamment de la part de la France. Mais les perdants de l’histoire, au final, seront toujours les mêmes. À savoir les petites nations.

La Nations Cup, qu’est-ce que ce sera, au juste ? Si les contours exacts de cette nouvelle compétition restent à préciser, on en connaît en revanche les grandes lignes. La première division sera composée des douze meilleures équipes : celles du Tournoi des 6 Nations (France, Irlande, Angleterre, Galles, Écosse, Italie), celles du Rugby Championship (Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Australie, Argentine) et deux « invitées », vraisemblablement le Japon et les Fidji.

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World Rugby s’est-il trompé en anticipant le tirage au sort ?

La deuxième division, quant à elle, regroupera les nations classées entre la 13e et la 24e places au ranking mondial. Pour l’heure, et à titre d’information, on retrouve dans cet intervalle le Portugal, la Géorgie, les Samoa, les Tonga, l’Uruguay, les États-Unis, l’Espagne, la Roumanie, la Namibie, le Chili, le Canada et Hong Kong.

Des affiches à enjeux pour remplacer les test-matches

Chaque équipe affrontera six adversaires de sa division, à l’occasion de rencontres programmées en juillet et en novembre, les deux meilleures étant ensuite opposées en finale. Les tournées d’été et d’automne verront donc leurs traditionnels test-matches être remplacés par des affiches revêtant des enjeux sportifs concrets, puisqu’il s’agira d’établir un classement et qu’un titre sera décerné au terme de l’épreuve. Le football a sa Ligue des nations, qui s’est récemment installée dans le calendrier en lieu et place d’amicaux sans grand intérêt. L’idée est peu ou prou la même avec la Nations Cup, qui générera, on l’imagine, de juteux contrats TV.

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Afrique du Sud – Angleterre | Demi-finale de la Coupe du monde de rugby 2023

Crédit: Imago

Bien sûr, on peut légitimement douter que remporter ce nouveau trophée, qui va devoir se bâtir une histoire et tenter de gagner en prestige, devienne l’objectif ultime des stars de demain. Il n’empêche, donner plus de piment et d’importance aux chocs estivaux et automnaux relève plutôt d’une bonne idée, même si les test-matches disputés par la France contre les All Blacks ou les Springboks, respectivement en 2021 et en 2022, n’étaient clairement pas dépourvus d’intensité. En revanche, on ne peut que déplorer la mise à l’écart évidente des « petites nations » du rugby.

Une question de crédibilité et d’image

Prolifique en scores fleuves, à tel point que ça en a parfois été très gênant, la Coupe du monde 2023 a mis en lumière l’écart abyssal qui séparait encore les sélections du Tier 1 et celles du Tier 2. « C’était comme un show avec d’un côté les clowns et, de l’autre, les propriétaires du cirque », avait déploré Pablo Lemoine à l’issue d’un lourd revers du Chili contre l’Angleterre (71-0). Fataliste, le sélectionneur des Condores avait ajouté que « dans quatre ans, ce sera la même chose et on reprendra 60 points contre ces équipes-là ». À moins qu’il n’y ait de profonds changements au niveau international.

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O’Keeffe sifflé : « Non, les Français ne sont pas des mauvais perdants »

Alors que l’élargissement de la Coupe du monde 2027 à 24 équipes vient d’être annoncé, World Rugby aurait tout intérêt à accompagner les nations qui, à l’image du Chili, de l’Uruguay ou encore du Portugal, ne demandent qu’à se rapprocher du niveau des meilleurs. Il en va de la crédibilité de l’épreuve, comme de l’image de la discipline. C’est le sens de l’histoire, tout simplement. Et pour progresser, justement, ces sélections ont besoin d’affronter régulièrement des adversaires de premier plan. Or, c’est actuellement impossible dans le cadre du 6 Nations ou du Rugby Championship, fermés à double tour.

Un système de promotion-relégation… à partir de 2030

Ne restent plus que les tournées d’été ou d’automne, mais celles-ci seront bientôt accaparées par la Nations Cup. Dans son communiqué publié ce mardi, l’instance mondiale révèle certes qu’un système de promotion-relégation entre la première et la deuxième division sera mis en place, ce qui ouvre quelques perspectives. Néanmoins, il n’y aura ni promu, ni relégué avant… 2030. Autrement dit, une éternité.

Le rugby aurait tant à gagner à s’ouvrir, en incitant les plus grands à affronter les petits dès que possible. Au lieu de cela, il permet aux géants de continuer à s’amuser entre eux et de se répartir les plus grosses parts du gâteau financier. Les petits, eux, sont toujours laissés sur le côté. Si le cours de l’histoire ne change pas, on ne les reverra qu’une fois tous les quatre ans, à l’heure de la Coupe du monde. Et à chaque fois, on sera gêné en les voyant se faire piétiner.

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Les Bleus doivent-ils reprendre le Top 14 le plus tôt possible ?

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