Ruffec : 30 ans de lutte pour défendre l’hôpital public
1994 la maternité ferme
« Un coup de tonnerre », c’est comme ça qu&’…
1994 la maternité ferme
« Un coup de tonnerre », c’est comme ça qu’Édith Pot, alors infirmière à l’hôpital de Ruffec, a vécu l’annonce de la fermeture de la maternité en 1994. « On comptait un peu plus de 200 accouchements par an à Ruffec, sous le seuil des 300 qui a motivé la fermeture. Nous, professionnels de santé, ne voyions pas d’autre choix que d’appeler la population au secours pour défendre l’intérêt général », dit celle qui a participé à la création de l’association avant d’en devenir porte-parole après sa retraite. Ils sont entre 100 et 130 adhérents du Ruffécois, du Sud-Vienne et Sud Deux-Sèvres aujourd’hui, dont certains historiques se rappellent les manifestations monstres d’avril 1994. « On était au moins 500 personnes dans les rues de Ruffec », se souvient Évelyne Azzoug, ancienne infirmière à l’hôpital, en montrant les photos de l’époque qui seront exposées samedi. « À partir de là, on a beaucoup travaillé : quand vous découvrez que l’hôpital dessert un bassin de 60.000 personnes, ça justifie pour nous de conserver l’intégralité des services », lâche Christian Laidet, ancien enseignant. Une bataille perdue au final. « Ça a démobilisé une partie des bénévoles mais en a motivé d’autres, dit Édith Pot. Car on a vite compris que ça ne s’arrêterait pas à la maternité. La suite nous a donné raison. »
2009-2010 fin de la chirurgie
Annoncée en 2009, la fermeture du bloc chirurgical est effective en juin 2010. « Deux années de bataille acharnée : on s’est battu contre le discours de l’État qui jugeait les petits hôpitaux dangereux sous prétexte qu’ils faisaient moins d’interventions ou avaient moins de professionnels pour tenir la barre 24 heures sur 24”, se rappelle Édith Pot, en pointant les opérations courantes pratiquées à Ruffec, « depuis l’appendicite à l’orthopédie en passant par la vésicule ». Un combat, qui, au-delà de la rue, est porté sur le front judiciaire. Un recours est déposé au tribunal administratif dès 2009 en arguant de « la mise en danger de la population ». « Le premier jugement nous a donné raison avant que le dossier repasse au tribunal après la transformation de l’ARH (agence régionale d’hospitalisation) en ARS (agence régionale de santé), détaille Édith Pot. On s’est fait débouter mais on a renoncé à faire appel car la chirurgie était déjà fermée et l’équipe éparpillée. » Avec peu de chances de voir rouvrir le service. « On a préféré solidifier ce qui restait. »
Depuis 2013, plusieurs batailles gagnées
« On a perdu des batailles mais on en a aussi gagné ». C’est le leitmotiv de l’association qui a vu ouvrir le scanner de l’hôpital en 2013, Puis la mammographie en 2019, « après cinq ans à essayer de convaincre l’ARS de son utilité ». Des combats collectifs pour l’association qui a rejoint dès 2004 la coordination nationale de défense des hôpitaux. « L’union fait la force et la nôtre est d’être en prise avec le terrain », dit Raymond Dudouit, ancien artisan, historique de l’association. Au-delà de la diversité des opinions, on est réunis par un intérêt commun ». « On a toujours travaillé en lien avec les professionnels de santé, les syndicats, les élus locaux », ajoute Évelyne Azzoug. Un travail en coulisse, invisible. « Mais aussi important que la mobilisation dans la rue, ajoute Édith Pot. À chaque fois qu’on fait appel aux élus, ils agissent, prennent des délibérations. Comme les commerçants de Ruffec qui relaient les pétitions. » Une des dernières date de 2023 contre le risque de fermeture des 29 lits de médecine. « Depuis le service a été conforté avec de nouveaux médecins, ça a aussi profité aux urgences, lâche Édith Pot, qui voit l’association comme un poil à gratter. Les mobilisations ont amené la direction à se bouger pour recruter, même si c’est difficile partout. » La situation reste malgré tout tendue : quinze lits de soins de suite et de réadaptation sont fermés depuis avril 2021. « Il manque aussi des infirmières et des aides-soignantes et si les urgences ont été consolidées, on sait que rien n’est jamais gagné ! »
(1) Samedi 29 juin à partir de 15h sous les tivolis place du Champ de Foire à Ruffec. Concert du groupe Méli-Mélo à 15h et expositions sur l’histoire de l’association, l’histoire de l’hôpital de Ruffec et de la Sécurité sociale.
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