Barbezieux. Le rugby à 5, l’autre rugby de la cité
« Au départ, se souvient Dominique Bobe, l’un des pères fondateurs, ça naît à Derry, en Irlande du Nord. Nous avions un échange entre écoles de rugby avec le BSCR, le club avant l’union avec Jonzac. Nous avions fait un match des éducateurs et accompagnateurs, une rencontre entre adultes et on en était ressorti en se disant qu’on avait peut-être passé l’âge des matchs à plaquer », sourit-il. Mais l’envie de toucher le cuir est trop forte pour se résilier à abandonner, et ils se penchent sur cette nouvelle pratique, moins traumatisante pour les corps.
Alors ils démarrent, bon an mal an. « Beaucoup d’anciens joueurs qui viennent d’arrêter, de parents des gamins de l’école de rugby aussi », se rappelle Stéphane Freslon, toujours de la partie, et l’un des coachs des Barbeaux. « Ça part aussi d’un éducateur de l’époque, fer de lance, Mathieu Phialip ». Lui, l’ancien arrière du SA XV, victime d’un grave accident de voiture, ne peut plus jouer à XV mais à toucher, ça lui est encore possible.
Pour le jeu et l’ambiance
Depuis le mois de septembre, la moyenne les jeudis soir sur la pelouse barbezilienne est de 35.
De cette première saison 2013-2014, beaucoup plaisantent sur les trois contre trois lors des entraînements d’hiver, faute de participants. Un temps révolu. Depuis le mois de septembre, la moyenne les jeudis soir sur la pelouse barbezilienne est de 35. Des hommes, des femmes, âgés de 16 à 64 ans, venus gonfler les rangs de cette famille du touch. Ils sont près de 60 dans les effectifs jaune et rouge de la pratique dite loisirs.
« Mais c’est du sport avant tout », prévient Jean-Louis Merle, l’un des aînés du groupe, du haut de ses 55 ans. Lui n’a jamais quitté le rectangle vert, « j’aime toucher le ballon, aller dans les tournois pour performer avec cette envie de gagner, même à notre niveau. Et puis, il y a les retrouvailles chaque semaine avec les copains. » « Oui, confirme Jacky Soullard, le plus vieux de la bande. Le jeu, courir et cette ambiance d’après entraînement, celle de retrouvailles, boire un coup, sans excès, c’est le rugby que moi j’ai connu, il y a quarante ans. »
« Peu importe l’âge », souffle le benjamin Cyrian Bodin Boulay, 16 ans, « on joue avec des hommes, des femmes et on s’amuse surtout. Pour moi, c’est le principal. » Futur bachelier, il a arrêté le XV pour se consacrer à ses études, mais ne voulait pas s’éloigner du monde de l’ovalie. « Ici, c’est tranquille, c’est le plaisir, sans pression. » « Oui, le plaisir de venir se défouler, se vider la tête », convainc Maud Bonneau de resigner chaque saison.
L’ambiance serait donc la clé de la fidélité, l’accessibilité, la porte d’entrée. C’est ce que confirme un autre des coachs, Romain Mattiazzo, ravi de voir les effectifs gonfler chaque année.
Le tournoi, les règles
Le tournoi des Barbeaux démarre à 19 h 30, ce vendredi au stade Jean-Pauquet. Pour les curieux, le rugby à 5 se joue sur un demi-terrain à cinq contre cinq. Il est mixte. Le plaquage est interdit, pour arrêter l’adversaire, il faut le toucher à deux mains pleines entre les épaules et les hanches. Le joueur touché doit alors remettre en jeu la balle à l’endroit où il a été touché. Au sixième toucher, la balle est rendue à l’adversaire. Chaque essai compte pour un point. Il n’y a pas de transformation, ni de mêlée. Une mi-temps se comprend entre 5 et 10 minutes, souvent 7.
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